Auteur : SteF
Date de parution : Juin 2007
James Baxton, portant des vêtements civils, se trouvait dans un Central
Park baignant dans la nuit. Une heure auparavant, il avait quitté les
membres de la Young Justice pour faire un saut chez lui afin de prendre
une douche et d’endosser des vêtements plus passe-partout. Cassandra
«Cassie» Sandsmark lui avait donné rendez-vous à Central Park. De là,
elle lui présenterait ce fameux Mac.
Moins de deux minutes après James, Cassie arriva. A l’instar de Jim, l’adolescente était en civil.
«Tu es sûre qu’on ne va pas déranger ton ami? demanda James. Il est quand même presque deux heures…
-Je vous l’ai dit, Mac ne dort quasiment pas. Il est constamment scotché à son ordinateur. Vous avez le cristal à analyser ?
James sortit l’objet de la poche de son jean.
-Parfait. Si quelqu’un peut vous dire ce que c’est, c’est bien Mac.
-Mais vous êtes combien dans votre bande?
-A l’exception de Mac, vous avez vu tout le monde. Donc on est cinq.
-Et vos parents sont au courant de vos escapades nocturnes?
-On s’arrange pour qu’ils ne le découvrent pas. Pour moi, pour l’instant
c’est facile : ils sont en voyage pour encore au moins un mois.
-Je continue à dire que jouer les super-héros n’est pas de votre âge, soupira James.
-Et moi je dis que jouer le super-héros n’est plus du vôtre, dit Cassie avec un grand sourire. Bon, on devrait y aller.»
Tout deux se dirigèrent vers une ruelle déserte d’où ils pourraient prendre discrètement leur envol.
*****
Environ dix minutes plus tard, James se trouvait devant une très grande
grille. De l’autre côté de cette dernière, il pouvait contempler un
immense manoir trônant au milieu d‘un vaste domaine. Sur la grille se
trouvait un panneau sur lequel était inscrit en lettres dorées «Manoir
McKenzie».
Cassie sonna. Moins de dix secondes suffirent pour que la grille
s’ouvre. L’homme et l’adolescente se dirigèrent vers le manoir. Alors
qu’ils n’étaient plus qu’à quelques pas, la porte d’entrée s’ouvrit,
laissant apparaître un homme d‘une quarantaine d‘années. Noir, chauve,
les lunettes de travers, il portait une robe de chambre bleue claire et
des chaussons assortis. Il ne semblait pas ravi de voir les deux intrus.
«C’est lui, Mac? chuchota Jim à l’oreille de Cassie alors qu’ils continuaient d’approcher de l‘homme.
-Non. Lui, c’est Monsieur Toliver, son majordome.
-Un majordome qui, contrairement à son «No Life» de patron, a besoin de dormir, lui! ronchonna l’homme.
-Désolé, Monsieur Toli’, dit Cassie en donnant une bise sur la joue du majordome. Ça ne se reproduira plus.
-Vous m’avez dit exactement la même chose il y a trois jours… Enfin trois nuits… Oh, je sais plus où j’en suis.
Monsieur Toliver dévisagea James, avant de lui adresser la parole.
-Et vous êtes?
-Je m’appelle James Baxton. Vraiment navré de vous déranger à une heure aussi tardive, mais il s’agit d’une urgence…
-Je n’en doute pas, je n’en doute pas. soupira le majordome. Entrez.
Il s’adressa à Cassie.
-Vous savez où trouver Martin, je présume? Vous m’excuserez de ne pas
vous accompagner, mais mon lit me réclame. A moins que ça ne soit
l’inverse…»
L’homme s’éloigna et tourna à un angle.
James n’en revenait pas de l’immensité du manoir. Il y avait des portes
partout. Cassie lui dit de la suivre. Ils restèrent au rez-de-chaussée
(de dehors, on pouvait compter trois étages) et se dirigèrent vers la
bibliothèque, qui était très grande bien entendu. Cassandra se posta
devant l’une des nombreuses étagères que comptait la pièce. Elle saisit
un épais roman, sur la tranche duquel ou pouvait lire «La mort du Démon
Hurleur, de Bakusan-Koni». Le fait de retirer ce livre de l’étagère eu
pour effet de faire coulisser le meuble telle une porte de supermarché.
«Classique!» pensa James.
Avec Cassie, il pénétra dans un petit ascenseur. Le meuble se referma et
l’ascenseur descendit automatiquement. Au bout de quelques secondes,
ils arrivèrent à destination, et ce qu’il vit laissa James sans voix.
L’ascenseur les avaient menés dans une immense grotte souterraine. Là se
trouvaient disséminés un peu partout des véhicules aux formes étranges,
des ordinateurs, un coin aménagé en laboratoire avec des dizaines de
fioles, des microscopes… En plein milieu de la grotte trônait un immense
écran de la taille d’un écran de cinéma. Il était allumé et plusieurs
fenêtres étaient ouvertes. A sa base, un clavier tout aussi immense
formait un arc de cercle. Et assit sur un fauteuil, un individu, dont
James ne voyait que l’arrière de la tête, pianotait frénétiquement sur
les touches devant lui.
«Martin?
-Je suis à toi dans quinze secondes, Cassie, répondit le jeune homme. Le temps de clore ma conversation sur MSN avec Ben Wawe.
-On est où, ici? chuchota James à l’adolescente.
-C’était la grotte secrète du père de Martin…
-C’est qui, son père?»
La conversation ne pu aller plus loin, Martin les interrompit.
«Que puis-je pour vous?
Maintenant, James pouvait parfaitement voir son interlocuteur. La
vingtaine, brun, le jeune homme était cloué sur un fauteuil roulant.
-Je te présente Monsieur Baxton…
-Baxton? l’interrompit Martin. Vous êtes Steelman?
A ces mots, Jim lança un regard accusateur à Cassie. La jeune fille se défendit:
-Me regardez pas comme ça. Je vous ai déjà dit que Cérébra avait
découvert votre identité… Et ben quand elle a balancé votre nom, Martin
était là…
-Et qui d’autre le sait?
-Toute l’équipe…
-Super!
-Excusez-moi de vous interrompre, mais si vous pouviez me dire ce que
vous voulez… Parce que j’ai une partie de Guilde Wars qui va pas tarder à
commencer…
-Monsieur Baxton aimerait que tu analyses un objet pour lui.
-Pas de problème! Donnez-le moi.»
James donna le morceau de cristal à Martin. Ce dernier le mit dans un
appareil cylindrique en métal. Puis il retourna pianoter sur son
clavier.
«L’ordinateur va tout d’abord analyser la composition du cristal. Puis
il va chercher dans toutes les bases de données du monde des
informations. Je vous préviens, ça risque de prendre du temps…
Un message apparaissant sur l’écran empêcha Martin de terminer sa phrase.
-Quoi? Déjà?
-Qu’y a-t-il? demanda James en s’approchant du fauteuil de Martin.
-L’ordinateur à trouvé ce que c’était. L’objet était dans les archives
de mon père. Il s’agit d’un morceau du cristal M’Krann. D’après mon
père, le cristal M’Krann permettrait de voyager à travers le temps et
les dimensions. Mais son utilisation demande un très grand effort de
concentration.
-On sait d’où il vient, ce cristal? demanda Cassie qui s’était elle aussi rapprochée.
-Non, mon père l’ignorait. En tout cas, heureusement que c’est vous qui
l’avez, Monsieur Baxton. Je n’ose pas imaginer cet objet entre de
mauvaises mains. Vous imaginer? Pouvoir voyager dans le temps?
-J’imagine très bien! répondit James. Je vais pouvoir sauver Mike!
-Hein? s’exclama Cassie. Vous parlez du flic dont vous êtes accusé du meurtre?
-Oui. C’était aussi mon meilleur ami. Et avec ce cristal, non seulement
je vais savoir qui l’a réellement tué, mais je vais pouvoir le sauver!
-Non! intervint Mac. Vous ne pouvez pas faire ça. Vous avez pensé au paradoxe temporel?
-Excuse-moi de te dire ça, Martin, mais on est pas dans un film de science-fiction!
-Ah bon, Cassie? Pourtant, je suis en pleine discussion avec deux
personnes qui peuvent voler, non? Ce cristal M’Kraan permet de voyager
dans l’espace-temps, alors que c’est encore impossible de nos jours, je
me trompe? Alors croyez-moi quand je parle de paradoxe temporel.
Monsieur Baxton, je comprend ce que vous ressentez. Mon père est mort
quand j’avais dix ans. Et même si je l’aimais de tout mon cœur, jamais
je ne remonterai le temps pour l’empêcher d’entrer dans cet immeuble
piégé. Car si je le sauvai, je n’essaierai pas de reprendre le flambeau
huit ans plus tard. Et si je ne tentai pas une carrière de super-héros,
je ne me briserai pas la colonne vertébrale lors de mon premier combat.
Et si je ne finissais pas en fauteuil roulant, je ne monterai pas une
équipe de super-héros, qui je vous le rappelle, est intervenue lors de
votre confrontation avec Browning et son pote! Sans Impulse, qui sait
comment ce combat se serait terminé? Alors je vous en prit, Monsieur
Baxton, laissez tomber. Trop de choses sont en jeu. Il ne s’agit pas que
de votre ami…
James parut réfléchir quelques instants. Puis…
-Ton raisonnement se tient, Martin. Tu es certainement plus sage que moi. Mais rien ne m’empêchera de sauver Mike!
Martin poussa un soupire.
-Très bien. Je pense que je n’arriverai pas à vous faire changer d’avis.
Et je ne peux pas vous en empêcher. J’espère seulement qu’en voulant
bien faire, vous n’allez pas aggraver les choses.»
Jim se dirigea vers l’analyseur cylindrique et en sortit le morceau de cristal.
«D’après mon père, dit Martin qui était repartit sur son énorme
ordinateur, il faut tenir le cristal dans sa main et se concentrer sur
le lieu et l’époque où on souhaite se rendre.
-Je sais. On m’a déjà dis ça…
-Bonne chance.
-Merci, Cassie. Merci à vous deux pour votre aide. Bon, je vais d‘abord faire un test. Je veux assister à ma naissance!»
James serra le cristal dans sa main, ferma les yeux, et presque aussitôt disparu.
«Sa naissance… Très mauvaise idée… soupira à nouveau Martin.»
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